ROYAUME-UNI - Actualité (1990-1996)

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Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord

Politique intérieure

Le 20 juillet 1990, une bombe explose à la Bourse de Londres, sans faire de victimes. Le 25 juin, une explosion avait dévasté le Carlton Club. Le député conservateur Ian Gow est tué le 30 juillet par l’explosion d’une bombe sous sa voiture. Revendiqués par l’Armée républicaine irlandaise (I.R.A.), ces attentats confirment que l’organisation ne se contente plus des objectifs militaires et vise désormais des cibles civiles.

Le 1er novembre, sir Geoffrey Howe démissionne de ses fonctions de vice-Premier ministre et de chef du groupe conservateur à la Chambre des communes. Provoqué par l’intransigeance politique de Margaret Thatcher sur la question européenne, ce départ confirme que la Dame de fer est de plus en plus mise en cause dans son propre parti. Michael Heseltine, ancien ministre de la Défense, annonce sa candidature à la direction du Parti conservateur. Le 20, Margaret Thatcher est mise en ballottage par les députés conservateurs. Un second tour doit être organisé le 27. Le 22 novembre, Margaret Thatcher crée la surprise en annonçant sa démission. Le 27, les 372 députés conservateurs désignent John Major, chancelier de l’Échiquier, pour lui succéder, par 185 voix contre 131 à Michael Heseltine, et 56 à Douglas Hurd, secrétaire au Foreign Office.

En février 1991, l’I.R.A. commet de nouveaux attentats à Londres: le 7, la résidence du Premier ministre est la cible de 3 obus de mortier qui la manquent de peu; le 18, 2 bombes explosent dans les gares de Paddington et de Victoria, faisant 1 mort et 43 blessés.

Le 14 mars, 6 Irlandais, injustement emprisonnés depuis plus de 16 ans, sont libérés à Londres après la révision de leur procès. Sympathisants de l’I.R.A. sans en être membres, ils avaient été condamnés en 1975 à la détention perpétuelle à la suite de l’explosion, en 1974, à Birmingham, de bombes ayant causé la mort de 21 personnes et en ayant blessé 162 autres. Cet attentat, le plus meurtrier commis par l’I.R.A. en Angleterre, leur avait été imputé à la suite d’aveux forcés et d’une enquête truquée.

Le 11 février 1992, après l’échec des pourparlers de juin et juillet 1991 à Belfast, les principaux partis d’Irlande du Nord, à l’exception du Sinn Fein, branche politique de l’I.R.A., se rencontrent à Londres, à l’initiative de John Major. Il s’agit des Unionistes (protestants), du Parti travailliste social-démocrate (catholique) et de l’Alliance (interconfessionnelle). Cette rencontre intervient alors que les violences s’intensifient en Irlande du Nord. Elles ont fait 94 victimes en 1991 et 26 depuis le début de l’année 1992. Le 28, à Londres, une bombe explose dans la gare de London Bridge, blessant 29 personnes.

Le 9 avril ont lieu les élections législatives. Les conservateurs, au pouvoir depuis 1979, remportent leur quatrième victoire consécutive. Malgré un léger recul, ils conservent la majorité absolue aux Communes, avec 41,85 p. 100 des suffrages (– 0,45 p. 100) et 336 sièges (– 33). Cette victoire constitue un succès personnel pour John Major. Les travaillistes de Neil Kinnock remportent 271 sièges (+ 42), avec 34,16 p. 100 des suffrages (+ 3,33 p. 100). Les démocrates-libéraux de Paddy Ashdown, qui espéraient jouer un rôle d’arbitre, obtiennent 17,88 p. 100 des voix (– 4,67 p. 100) et 20 sièges (– 2).

Le 10 avril, l’explosion d’une bombe au cœur de la City fait 3 morts et 91 blessés.

Le 27 avril, Betty Boothroyd, député travailliste, est la première femme élue à la présidence de la Chambre des communes. Elle a bénéficié des divisions des conservateurs.

Échec le 10 novembre des négociations intercommunautaires en Ulster.

Le 11 novembre, le synode de l’Église d’Angleterre approuve l’ordination sacerdotale des femmes, au terme de 20 ans de débats. Le Vatican déclare que cette mesure constitue un «grave obstacle au processus de réconciliation avec l’Église catholique». Les premières ordinations (32 femmes) auront lieu le 12 mars 1994.

Le 25 octobre 1993, après un attentat de l’I.R.A. à Belfast le 23, qui a fait 10 morts, John Major rejette les ouvertures de Gerry Adams, président du Sinn Fein. Celui-ci s’engageait à obtenir de l’I.R.A. un cessez-le-feu en échange de l’acceptation par Londres de l’«initiative de paix» négociée par le Sinn Fein et le Parti travailliste social-démocrate de John Hume, en faveur de l’ouverture de négociations sur l’avenir institutionnel de la province, qui seraient entérinées par un référendum d’autodétermination en Ulster et en Irlande. Ces propositions sont aussi rejetées par le Parti unioniste d’Ulster de James Molyneux, qui soutient la faible et fragile majorité du gouvernement de John Major.

Le 27 novembre, à la suite de la révélation de contacts secrets entre le gouvernement et l’I.R.A., le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, sir Patrick Mayhew, reconnaît l’existence depuis plusieurs années d’un «canal de communication» avec l’I.R.A., mais dément qu’une négociation soit en cours.

Le 15 décembre, les Premiers ministres britannique et irlandais, John Major et Albert Reynolds, publient une déclaration commune sur l’Irlande du Nord. Pour la première fois depuis la partition de l’île en 1921, la Grande-Bretagne évoque un éventuel renoncement de souveraineté sur l’Irlande du Nord à condition que la majorité de la population en exprime le souhait par référendum. Londres accepte d’inclure le Sinn Fein dans les négociations en contrepartie d’un arrêt des violences pendant 3 mois. De son côté, Dublin envisage une éventuelle modification de sa Constitution qui prévoit expressément la réunification de l’île. Le 29, l’I.R.A. déclare qu’il y a, «si la volonté politique existe, un réel espoir que les bases de la paix soient jetées», tout en affirmant que sa «lutte continue». Le 30, un soldat britannique est tué en Irlande du Nord, lors d’un attentat revendiqué par l’I.R.A.

En janvier 1994, la démission de 2 ministres impliqués dans des affaires de mœurs et une série de scandales, qui se poursuivent les mois suivants, affaiblissent le gouvernement de John Major et ébranlent le Parti conservateur.

La mort, le 12 mai, de John Smith, leader du Parti travailliste, constitue une épreuve pour cette formation dont il avait su apaiser les rivalités internes.

Le 21 juillet, Tony Blair est élu à la tête du Parti travailliste. Il incarne l’aile modérée et pragmatique du Labour.

Le 31 août, l’I.R.A. annonce un cessez-le-feu complet, permanent et immédiat, afin de «faire avancer le processus démocratique de paix». Cette décision résulte notamment de la diplomatie secrète menée par Londres et Dublin depuis la signature de la Déclaration de Downing Street, en décembre 1993. Le 13 octobre, les milices loyalistes protestantes proclament à leur tour la fin de leurs opérations militaires.

Le 21 octobre, le Premier ministre John Major se rend à Belfast. Reconnaissant la permanence du cessez-le-feu de l’I.R.A., il annonce l’ouverture de négociations avec le Sinn Fein avant la fin de l’année, l’annulation de l’interdiction de séjour des dirigeants nationalistes sur le territoire britannique et la réouverture de nombreuses routes entre l’Irlande du Nord et la république d’Irlande. Le 24, les soldats britanniques se retirent de Londonderry, la ville où avait débuté le conflit en octobre 1968.

Le 22 février 1995, les Premiers ministres britannique et irlandais, John Major et John Bruton, rendent public le document contenant les propositions qui doivent servir de base aux négociations de paix en Ulster. Le texte prévoit la fin de l’administration directe de Londres sur l’Ulster, la mise en place d’une Assemblée et d’un gouvernement locaux, la création d’organismes transfrontaliers dotés de pouvoirs techniques et l’engagement de Londres et de Dublin à supprimer de leur Constitution les clauses revendiquant leur souveraineté sur l’Irlande du Nord.

Le 29 avril, les militants du Parti travailliste se prononcent à 65 p. 100, sous l’égide de Tony Blair, en faveur de l’abandon des références marxistes contenues dans leur charte fondatrice.

Le 10 mai, le gouvernement britannique et le Sinn Fein engagent leurs premières négociations directes.

Le 20 juin, la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell annonce, sous la pression d’une virulente campagne d’opinion orchestrée par l’organisation écologiste Greenpeace, qu’elle renonce à immerger la plate-forme de stockage Brent-Spar dans l’océan Atlantique, et que celle-ci sera démantelée à terre. Shell avait pourtant reçu le soutien du Premier ministre britannique John Major. Au début de septembre, Greenpeace avouera s’être trompée en surévaluant fortement la quantité d’hydrocarbures restant dans les soutes de Brent-Spar .

Le 22 juin, John Major annonce qu’il remet en jeu son mandat de chef du Parti conservateur, et donc de Premier ministre. Il tente ainsi de restaurer son autorité mise à mal par les critiques des «eurosceptiques» de son camp, dans un climat assombri par les scandales et les défaites électorales.

Le 23 juin, le secrétaire au Foreign Office Douglas Hurd, «europhile», annonce son intention de se retirer de la vie politique.

Le 4 juillet, John Major est réélu à la tête de son parti dès le premier tour. Il était opposé à John Redwood, représentant de l’aile droite des tories. Le 5, John Major procède à un vaste remaniement ministériel. Michael Heseltine est nommé au nouveau poste de vice-Premier ministre. Malcolm Rifkind devient secrétaire au Foreign Office et Michael Portillo, dernier anti-européen à occuper un poste clé, est nommé ministre de la Défense.

Le 9 février 1996, une heure après l’annonce par l’I.R.A. de la fin du cessez-le-feu qu’elle avait décrété unilatéralement en août 1994, l’explosion d’une bombe dans le quartier d’affaires de Canary Warf, à Londres, fait 2 morts. Le 25, après 2 autres tentatives d’attentats dans la capitale britannique, des dizaines de milliers de personnes manifestent dans toute l’île irlandaise en faveur du retour à la paix.

Le 28 février, les Premiers ministres britannique et irlandais, John Major et John Bruton, annoncent la conclusion d’un compromis sur la relance du processus de paix. Celui-ci tient compte des conclusions du rapport de la commission ad hoc installée en décembre 1995 pour résoudre le problème posé par le refus de l’I.R.A. de désarmer ses combattants avant l’ouverture des négociations. John Major accepte le principe de la fixation d’une date butoir – le 10 juin – pour l’ouverture des négociations entre toutes les parties. En échange, il obtient gain de cause sur l’élection préalable d’un organe qui déléguera des représentants aux négociations, donnant ainsi satisfaction aux unionistes. Il est convenu que le Sinn Fein doit obtenir de l’I.R.A. le rétablissement du cessez-le-feu pour participer aux négociations.

Le 30 mai, les électeurs d’Irlande du Nord désignent leurs délégués aux négociations de paix. Le Parti unioniste remporte 30 sièges sur 110; le Parti démocratique, également favorable à l’union avec la Grande-Bretagne, 24; le Parti social-démocrate, 21; les nationalistes du Sinn Fein, 17.

Le 10 juin, John Major et John Bruton entament à Belfast les négociations de paix, auxquelles ne participent pas les représentants du Sinn Fein. L’I.R.A. poursuit sa vague d’attentats.

En juillet, les traditionnelles marches orangistes de l’été sont l’occasion d’un regain de tension intercommunautaire en Irlande du Nord.

Le 28 août, le tribunal de Londres prononce le divorce du prince Charles, héritier de la couronne, et de lady Diana.

Vie économique

Le 31 mars 1990, près de 200 000 personnes manifestent dans le centre de Londres contre la poll tax , un nouvel impôt local fondé sur le principe de l’égalité de tous les adultes, sans considération de leurs revenus réels, qui doit être instaurée le 1er avril 1990. La manifestation dégénère en véritable émeute, faisant 132 blessés.

Fujitsu, le numéro un japonais de l’informatique, annonce le 30 juillet l’achat de 80 p. 100 du capital d’International Computers Limited, principal fabricant britannique d’ordinateurs.

Le 8 octobre, la livre sterling fait son entrée dans le S.M.E., où elle bénéficie d’une marge de fluctuation de 6 p. 100 par rapport aux autres monnaies, au lieu des 2,25 p. 100 habituels. La satisfaction est générale dans la C.E.E. Le chancelier de l’Échiquier John Major déclare que cette décision n’implique pas une adhésion du Royaume-Uni au principe d’une banque centrale et d’une monnaie unique.

En 1991, l’économie britannique subit l’une des pires récessions depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement essaie en vain de stimuler l’activité par une série de baisses des taux d’intérêt. La politique budgétaire est également assouplie. Le 21 mars, le gouvernement de John Major annonce la suppression, en avril 1993, de la très impopulaire poll tax. Le taux de T.V.A. est relevé. La privatisation de l’électricité se poursuit.

En 1992, le pays sort difficilement de la récession. Le programme de gouvernement, formulé le 6 mai dans le «discours de la reine», met l’accent sur les privatisations, en commençant par le charbon et les chemins de fer, et une réglementation plus sévère de l’action syndicale. La décision prise en octobre par la British Coal Corporation de fermer 31 puits de charbon se traduisant par le licenciement de 30 000 mineurs provoque un tollé jusque dans les rangs des conservateurs. Le Premier ministre annonce que la fermeture de 21 mines est reportée de quelques mois.

En septembre, devant la faiblesse de la livre, le gouvernement se résout à la faire sortir du S.M.E. C’est un échec de la politique européenne de John Major, qui encourage les nombreux «eurosceptiques» britanniques.

En 1993, l’économie britannique semble en situation favorable. En sacrifiant sa monnaie, le gouvernement a pu réduire les taux d’intérêt, ce qui a donné un coup de fouet à la consommation, contribué au désendettement des ménages et des entreprises et allégé le service de la dette publique. Les produits britanniques sont devenus plus compétitifs sur les marchés internationaux, ce qui a permis de réduire le déficit commercial. La politique économique du gouvernement de John Major maintient 2 priorités: la stabilisation des prix et la croissance.

En 1994, la poursuite de la croissance de l’économie britannique résulte en grande partie de la reconstitution des stocks et du dynamisme des exportations, plus que de la demande qui s’affaiblit. L’assouplissement du crédit, en février, qui ramène le taux de base à 5,75 p. 100, son plus bas niveau depuis 1972, est corrigé en septembre. En janvier, le groupe British Aerospace décide de céder les 80 p. 100 du capital du constructeur Rover qu’il détient à l’Allemand B.M.W., afin de recentrer ses activités sur les secteurs de la défense et de l’aéronautique.

En 1995, la croissance se ralentit. La rigueur monétaire prend le relais de la rigueur budgétaire des 2 précédentes années pour tenter de contenir l’inflation. Conçu dans la perspective des élections de 1997, le budget 1996-1997 prévoit des allègements d’impôts pour les personnes physiques qui sont compensés par une réduction des dépenses. Le 26 février, la Banque d’Angleterre place sous administration directe la banque Barings, le sixième par la taille et le plus ancien établissement du pays. Celle-ci a perdu plus de 900 millions de livres à la suite d’investissements spéculatifs réalisés sur le marché des produits dérivés, à la Bourse de T 拏ky 拏, par son courtier à Singapour, Nick Leeson. Ce dernier sera condamné à 6 ans et demi de prison par la justice de Singapour, le 2 décembre. Le 5 mars, le groupe financier néerlandais Internationale Nederlanden Groep annonce la reprise de la totalité de la Barings. Le 8, Glaxo rachète son compatriote Wellcome, pour 9 milliards de livres, et devient le premier groupe pharmaceutique mondial. Le 9 mai, le gouvernement annonce son intention de privatiser partiellement, en 1996, la production d’énergie d’origine nucléaire. La vente des 8 centrales les plus modernes du pays doit rapporter 3 milliards de livres à l’État.

En 1996, l’activité économique connaît une croissance positive pour la cinquième année consécutive. La consommation des ménages augmente et le chômage diminue. L’inflation est maîtrisée. La monnaie s’apprécie par rapport au dollar et au deutsche Mark. Toutefois, le déficit budgétaire reste élevé. La production industrielle stagne et les investissements n’offrent aucune perspective de reprise. Enfin, la prise de contrôle par B.T. (ex-British Telecom) de la totalité du capital du deuxième opérateur longue distance américain, M.C.I., donne naissance au quatrième groupe mondial de télécommunications, baptisé Concert et doté d’un chiffre d’affaires de 25 milliards de livres.

Relations internationales

Le 15 février 1990, les relations diplomatiques, interrompues avec la guerre des Malouines en 1982, reprennent entre l’Argentine et la Grande-Bretagne.

Le 10 mars, Farzad Bazoft, journaliste britannique d’origine iranienne travaillant à l’Observer , est condamné à mort en Irak pour «espionnage». Il est pendu le 15 mars. Le gouvernement de Londres rappelle son ambassadeur en consultation.

Le 27 septembre, la Grande-Bretagne et l’Iran annoncent la reprise de leurs relations diplomatiques, interrompues le 7 mars 1989 à l’initiative de Téhéran, à la suite de la publication des Versets sataniques de Salman Rushdie.

Le 28 novembre, les relations diplomatiques sont rétablies avec la Syrie. Elles avaient été rompues en octobre 1986 à la suite d’un attentat terroriste.

Le 7 février 1991, l’Irak rompt ses relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne, engagée dans la coalition anti-irakienne depuis l’invasion du Koweït par l’Irak le 2 août 1990.

Les 2 et 3 septembre, John Major est le premier chef de gouvernement occidental à effectuer une visite à Pékin, depuis les massacres de la place Tiananmen en juin 1989. Les conversations portent surtout sur Hong Kong, avant la rétrocession de cette colonie de la Couronne à la Chine en 1997.

Le 15 septembre, la Grande-Bretagne organise à Hong Kong les premières élections démocratiques en 150 ans d’administration coloniale.

Le 29 octobre, Hanoi et Londres signent un accord sur le rapatriement forcé au Vietnam des 64 000 boat people vietnamiens internés dans les camps-prisons de Hong Kong, auxquels le statut de réfugié est refusé. Le 9 novembre, le rapatriement de 59 boat people provoque de vives protestations, ce qui interrompt le processus.

Le 7 février 1992, les ministres des Affaires étrangères et des Finances des Douze signent le traité dit de Maastricht conclu le 10 décembre 1991, qui institue l’Union européenne. Il doit être ratifié par les États membres. La Chambre des communes émet un vote favorable le 22 mai, mais ce n’est qu’une étape. Le 4 novembre, lors du débat d’orientation sur la ratification, la Chambre des communes adopte par 319 voix contre 316 la motion présentée par le Premier ministre.

Le 7 octobre, le nouveau gouverneur britannique de Hong Kong, Chris Patten, présente un programme de réformes institutionnelles. Les propositions concernent notamment la démocratisation de la vie publique. La Chine condamne aussitôt les initiatives de Chris Patten, que le Conseil législatif de Hong Kong approuve le 14. La vive polémique qui s’ensuit entre Pékin et Londres fait voler en éclats leur apparent consensus sur l’avenir de Hong Kong.

Les 13 et 18 janvier 1993, les aviations britannique, française et américaine effectuent des raids dans le sud de l’Irak, ce dernier multipliant les provocations à l’égard de la coalition occidentale.

Le 20 mai, bénéficiant de l’abstention du Parti travailliste, le gouvernement obtient l’adoption du traité de Maastricht par la Chambre des communes. Le 20 juillet, la Chambre des lords approuve le projet de ratification du traité. Le 22, les députés rejettent la motion du gouvernement portant sur le chapitre social du traité. Le 23, John Major, qui a engagé la responsabilité de son gouvernement sur le texte rejeté la veille, obtient un vote favorable. Le 2 août, la ratification du traité de Maastricht est formellement acquise après l’abandon par les eurosceptiques d’un recours en justice destiné à invalider le processus de ratification.

Le 18 octobre, le ministre de la Défense Malcolm Rifkind annonce l’abandon, pour des raisons budgétaires, du projet franco-britannique de missile nucléaire aéroporté.

Le 15 décembre, Chris Patten soumet à l’approbation du Conseil législatif de Hong Kong son projet, qui vise à démocratiser les élections locales de 1994 et les élections législatives de 1995. Le 16, la Chine rompt les négociations bilatérales, impose des sanctions économiques et déclare que la coopération avec la Grande-Bretagne en sera affectée. Le 27, Pékin fait savoir que le Conseil législatif et les conseils locaux seront dissous dès le 1er juillet 1997, date de la rétrocession de Hong Kong à la Chine.

Le 16 décembre, des relations diplomatiques sont établies avec la Macédoine.

Le 6 janvier 1994, le général britannique Michael Rose succède au général belge Francis Briquemont à la tête des casques bleus de Bosnie.

Du 14 au 16 février, John Major, en visite en Russie, déclare soutenir la demande d’adhésion de ce pays au G.A.T.T.

Le 18 mars, John Major se rend en Bosnie où il promet une aide financière pour Sarajevo et où il rencontre les casques bleus britanniques.

Le 6 mai, la reine Élisabeth II et le président français François Mitterrand inaugurent le tunnel sous la Manche, dont le projet avait été approuvé en 1986.

Le 9 juin, le scrutin européen est l’occasion d’un vote-sanction contre le Parti conservateur au pouvoir qui n’obtient que 27 p. 100 des suffrages et 18 élus sur 87. Le Parti travailliste remporte 43 p. 100 des voix et 62 sièges. Avec 16,2 p. 100 des suffrages, le Parti libéral-démocrate fait son entrée au Parlement de Strasbourg où il aura 2 députés.

Les 26 et 27 juillet, 2 attentats à la voiture piégée, qui ne font que des blessés et des dégâts matériels, visent, à Londres, l’ambassade d’Israël et les locaux d’une organisation juive.

Le 31 mai 1995, le prince Charles effectue une visite à Dublin.

Le 13 juillet, le gouvernement ne respecte pas la préférence européenne en choisissant d’acquérir des hélicoptères militaires américains Apache, construits par McDonnell-Douglas, plutôt que des Tigre du groupe franco-allemand Eurocopter.

Le 30 octobre, lors du sommet franco-britannique, John Major et le président français Jacques Chirac se prononcent en faveur d’un «partenariat global» dans le domaine de la Défense.

Le 20 mars 1996, les autorités sanitaires britanniques indiquent que 10 personnes victimes de la maladie mortelle de Creutzfeldt-Jakob pourraient avoir été contaminées par de la viande infectée par l’agent responsable de l’encéphalite spongiforme bovine (E.S.B.), dite maladie de la «vache folle». Une épidémie d’E.S.B. avait été identifiée en Grande-Bretagne en 1986. Depuis lors, quelque cas d’E.S.B. ont également été enregistrés en Europe continentale. Les jours suivants, de nombreux pays suspendent leurs importations de viande bovine britannique. Le 27, la Commission européenne interdira l’exportation par la Grande-Bretagne de bovins et de produits dérivés. Un programme d’abattage du cheptel bovin susceptible d’être contaminé sera imposé à Londres par Bruxelles. Le 21 juin, lors du Conseil européen de Florence, John Major se ralliera finalement à la sévère politique d’éradication de l’épidémie préconisée par les autorités européennes.

Le 25 mars, le Royaume-Uni, ainsi que les États-Unis et la France, ratifient, à Suva, capitale des îles Fidji, le traité de Rarotonga relatif à la dénucléarisation du Pacifique Sud. L’U.R.S.S. et la Chine avaient déjà ratifié celui-ci, respectivement en 1986 et en 1987.

Du 14 au 16 mai,le président Jacques Chirac effectue une visite officielle au Royaume-Uni. Il exhorte le gouvernement britannique à engager son pays dans la troisième phase de l’Union économique et monétaire qui doit aboutir à l’institution de la monnaie unique.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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